Prêtres pour demain

Du 1er au 3 décembre 2023, nos deux séminaristes Paul et Luc étaient à Paris avec 600 autres séminaristes venus de toute la France pour partager et « Vivre la joie de l'appel, signe de la fidélité de Dieu ». À leurs côtés, 100 formateurs et formatrices (prêtres et laïcs) et plus de 30 évêques pour trois jours de rencontres, d’enseignements, d’évangélisation et de prière.  
 

Un séminariste, késaco ?!   Devenir prêtre en 2023

Nos 2 séminaristes à Paris  Prier pour nos séminaristes

Le programme de ce rassemblement national met à l'honneur un des piliers fondateurs de l’Église, à travers les mots de saint Paul : « Dieu est fidèle, Lui qui vous a appelés » _{^{(1Co 1, 9)}}. Le dernier grand rassemblement de ce type avait eu lieu en 2014 à Lourdes. 

Pour Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes-Lourdes et président du Conseil pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale,   « Nous avons souhaité réunir à nouveau tous ceux qui se préparent à se mettre au service de l'Église et de l'annonce de la Bonne Nouvelle. Un des objectifs de ce rassemblement est de faire découvrir au plus grand nombre qu’il y a toujours de la joie à donner sa vie au Peuple de Dieu, à lui manifester en devenant prêtres l’amour et la miséricorde du Christ, avec trois mots-clés en fil rouge de cette édition 2023 : rassemblés, sanctifiés, envoyés. (...) Avec pour objectif que chacun puisse tout à la fois expérimenter et alimenter la fraternité qui doit lier les prêtres, appelés à servir l'unité et la mission de toute l'Église. Attentifs à ce que vivent la société et le monde, traversés de mille crises, ils ont besoin de sentir le soutien de leurs aînés, des autres membres de l’Église, pour être demain, ensemble, les prêtres solides dont l’Église a besoin pour servir cette société et ce monde au nom du Christ. Nul doute qu’un tel événement les fortifiera, et les fera "tressaillir", pour reprendre ce mot que le pape François nous a invités à méditer à frais nouveaux, à Marseille ! »  

Pendant tout un week-end, les séminaristes de France ont alors investis les églises parisiennes :  des temps de prières, des temps de mission et d'évangélisation, un pèlerinage dans Paris, des enseignements autour des figures de saint Charles de Foucauld et de saint François-Xavier, une visite de lieux de solidarité, des temps fraternels et de rencontres, etc.  Il était possible pour les personnes qui le souhaitaient de les rejoindre lors de plusieurs temps forts : les temps d'adoration et de vêpres le vendredi, une veillée d'adoration à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre le samedi soir, les messes du vendredi, du samedi et principalement la messe de clôture le dimanche à l'église Saint-Sulpice. 

Le Pape François a également adressé un message et une bénédiction apostolique aux jeunes séminaristes réunis, via les mots du Cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin, dans lequel « Il rend grâce pour l’appel singulier que le Seigneur [leur] a adressé, [les] ayant choisis parmi tant d’autres, aimés d’un amour privilégié et mis à part ; et il rend grâce aussi pour la réponse courageuse [qu'ils souhaitent] donner à cet appel. C’est en effet un motif d’action de grâce, d’espérance et de joie que de constater que nombre de jeunes – et de moins jeunes – osent encore, avec la générosité et l’audace de la foi, et malgré les temps difficiles que traversent nos Églises et nos sociétés occidentales sécularisées, s’engager à la suite du Seigneur pour son service et celui de leurs frères et sœurs. »  
–  Lire le message du Pape

^{_{On aperçoit même Luc et Paul, chacun en premier plan, dans la vidéo! Les retrouverez-vous ?!}}

Un séminariste, qu'est-ce que c'est ?!

Tirant son origine du latin seminarium, « pépinière », lui-même dérivé de semen, « graine », le terme « séminariste » désigne alors celui qui se prépare à devenir prêtre.
C'est donc un étudiant qui suit une formation au sein d’un « séminaire », lieu de vie et d’étude où les futurs prêtres achèvent de discerner leur vocation et se forment en vue du sacerdoce.        

La vocation de prêtre

Prêtre n'est pas un métier ni une fonction, c’est une vocation et un état de vie consacrée.

• Sa mission première est d’enseigner, d’annoncer l’Évangile, d’aider les fidèles à nourrir leur foi, à prier et à suivre le Christ.
• Le prêtre a aussi pour mission de sanctifier le peuple de Dieu par la célébration des sacrements. Seul un prêtre peut célébrer l’Eucharistie, par laquelle le Christ réellement présent se donne en nourriture aux fidèles. Seul un prêtre peut célébrer le sacrement de la réconciliation (ou confession), par lequel il pardonne les péchés au nom de Dieu.
• La troisième mission du prêtre consiste à gouverner, c’est-à-dire à guider les fidèles, conduire la communauté dont il a la charge.

Devenir prêtre

La durée totale de cette formation est d'environ sept ans et chaqque séminariste est accompagné par un père spirituel. Le séminariste répond à un appel de Dieu.
En voulant devenir prêtre, il va se mettre à la suite du Christ serviteur, en aidant déjà la communauté chrétienne à suivre le Christ et en assistant les prêtres dans leurs missions : un service pour la communauté, dans le domaine de la liturgie, des loisirs, de l’organisation matérielle etc, et le samedi et le dimanche, une mission dans une paroisse d’accueil. Il est par ailleurs régulièrement lecteur, chantre ou servant lors des offices quotidiens et des messes. S’il vit en communauté avec les autres séminaristes, il peut bien sûr continuer à voir sa famille et ses amis, mais de façon plus espacée.

La formation débute par un temps de discernement (propédeutique) avant l'entrée au séminaire où il suivra deux cycles : un cycle de formation du disciple missionnaire qui est axé essentiellement sur le discernement vocationnel, puis un cycle de configuration au Christ avec une formation plus spécifiquement orientée vers le ministère presbytéral (formation en théologie et insertion pastorale en diocèse). À la fin de ses études, si sa vocation est confirmée, le séminariste est ordonné diacre, puis, un an après en général, prêtre, par l'évêque de son diocèse. 

  ^{Nota bene : Avant d’entrer dans un séminaire en France, il est souvent souhaitable d’avoir terminé ses études secondaires, ou d’avoir eu une expérience professionnelle préalable.}
 

Chaque pas est important, il permet au séminariste de faire le point sur son cheminement et de s’engager progressivement tout en répondant à l’appel de l’Église. 
La formation des séminaristes comporte quatre dimensions, selon les directives du Saint-Siège : 

• Une formation humaine, pour gérer le rapport à l’autre et à soi-même : dans la communauté au séminaire, et en lien avec des paroisses.
• Une formation spirituelle : prière communautaire et personnelle, liturgie et célébration de l’Eucharistie, accompagnement personnel...
• Une formation intellectuelle : étude des sciences religieuses (théologie, Écriture sainte, histoire de l’Église, etc.), philosophie et sciences humaines.
• Une formation apostolique et pastorale, sur le rapport à la transmission et à l’annonce en paroisse : participation à ce qui fait la vie du prêtre dans des lieux où l’Église est présente (aumôneries de jeunes, hôpitaux...).

La formation des séminaristes a notamment été complétée par des cours de psychologie, pour que chaque candidat au sacerdoce puisse s’interroger sur la vie affective, sur la façon de discerner ses faiblesses et les faiblesses des personnes rencontrées au cours de la vie sacerdotale, afin de garantir des relations ajustées.

« Le séminaire est l'institution que l'évêque met en place pour accompagner les candidats pour authentifier leur appel et pour qu'ils se forment pour devenir des prêtres au sein du presbyterium (le corps des prêtres du diocèse).
C'est dire que tout séminaire est un des lieux décisifs pour l'avenir de l'Église. »

_{Cardinal André Vingt-Trois,
archevêque émérite de Paris} 

  ^{Nota bene : S’il n’est pas possible pour une femme de devenir prêtre, et donc d’être séminariste, le séminaire n’en est pas pour autant un monde exclusivement masculin. Beaucoup de formateurs, en théologie, liturgie, langues anciennes ou philosophie par exemple sont des femmes. De plus, chaque Conseil de séminaire (entre 5 et 6 personnes) doit compter au moins une femme, laïque.}

Deux séminaristes de Saint-Dié présents

Le rassemblement réunissait 600 séminaristes, venant des 24 grands séminaires français et du séminaire pontifical français de Rome (dont 13 sont diocésains ou interdiocésains et 9 rattachés à une communauté). 
Chaque année, en France, ce sont près de 120 candidats qui entrent en année de « propédeutique ». 80% d'entre eux confirmeront leur choix à la fin de l'année et décideront d'entrer au séminaire.

Notre diocèse de Saint-Dié a la joie d'accompagner deux séminaristes dans leur cheminement (ainsi qu'un propédeute) :

• Paul Petitdemange, au Séminaire de Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, ordonné diacre en vue du sacerdoce le 17 septembre dernier,
• Luc Silie qui est en deuxième année au Séminaire des Carmes à Paris.

Tous deux étaient présents au rassemblement national des séminaristes et partagent leur vécu en mots et en images :

C'était ma première rencontre nationale des séminaristes et je suis plein de gratitude de l'avoir vécue avant la fin de mon séminaire qui arrive très bientôt. Trois mots me viennent pour décrire le rassemblement : réconfortant, nourrissant et enthousiasmant. 

Réconfortant, car cela fait un bien fou de se retrouver entre chrétiens. Je suis régulièrement tenté de me morfondre devant le peu que nous sommes. Mais se retrouver en grand groupe comme cela fait fuir le désespoir.

Nourrissant, car nous avons été enseignés par nos évêques, et édifié par la présence de chaque séminariste qui est déjà un témoignage de l'action de Jésus en chacun.

Enthousiasmant, car au terme de ces 3 journées je suis rempli de la joie de Dieu. Et je suis aussi renouvelé dans mon élan missionnaire pour servir mes frères et sœurs en leur annonçant Jésus mort et ressuscité pour nous sauver.

 

Paul Petitdemange
^{Diacre en vue du sacerdoce}

Je trouve que ce rassemblement a été une très belle réussite car il a permis des échanges fraternels entre séminaristes tout en étant en communion avec les habitants de la ville d'accueil, Paris. C'était vraiment important de nous retrouver entre frères, pour partager nos joies, nos espérances, mais aussi nos difficultés et nos doutes.

Malgré les diversités d'opinions et d'origines, on sentait une belle unité et une joie d'être ensemble, notamment quand nous avons fait vibrer le Sacré-Cœur de Montmartre de nos chants le samedi soir, mais aussi pendant la messe finale présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline à l'église Saint-Sulpice. L'accueil des parisiens a aussi été extraordinaire.

J'ai particulièrement aimé le temps d'évangélisation de rue en binôme avec les paroissiens de l'église Notre-Dame de Lorette le samedi après-midi. Loin de vouloir nous éviter, les passants étaient globalement réceptifs et intéressés de partager leurs questions de foi, leurs espérances et parfois leurs peines. Je retiens le témoignage de Brune, éloignée de la foi, qui, suite à notre conversation, a éprouvé le désir de parler spiritualité avec son grand-père, pasteur protestant. 

Mais je retiens aussi et surtout les sourires des uns et des autres, la confiance et l'espérance ressentie pendant ce rassemblement.
 

Luc Silie
^{Séminariste en 2ème année de formation}

Retrouvez quelques images prises par Paul et Luc lors du rassemblement : 

Prière pour les séminaristes

Une neuvaine de prière pour la conversion missionnaire et pour les vocations était proposée du vendredi 24 novembre au samedi 2 décembre pour accompagner les 600 séminaristes qui se rassemblaient à Paris. Même en dehors de ce temps de neuvaine et de ce temps de rassemblement de nos séminaristes, chaque chrétien est invité à prier pour les séminaristes de France – et en particulier pour nos deux séminaristes et notre propédeute qui cheminent vers le sacerdoce pour le diocèse de Saint-Dié.

Dieu notre Père, à chaque génération, 
tu as montré ta fidélité à ton Église 
en envoyant des ouvriers dans ta moisson.
Par ta puissance divine tu l’as gardée par la foi.
Tu as suscité en elle de nombreux saints 
qui ont rendu témoignage à ton Nom et ont porté du fruit par leur vie donnée.
C’est pourquoi nous te supplions encore aujourd’hui, 
avec tous les saints prêtres et missionnaires qui nous ont précédés, 
et par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie.
Accorde à l’Église qui est en France la grâce de la conversion 
pour qu’elle transmette fidèlement la lumière de la foi aujourd’hui.
Accorde-lui de nombreuses et saintes vocations sacerdotales
pour que se construise le corps du Christ
et que tous parviennent à la connaissance de la vérité.
Accorde-lui ton Esprit de force afin qu’elle brûle du désir 
de partager avec tous les richesses du salut éternel.
Par Jésus le Christ notre Seigneur.